Le champ, c’est son terrain de jeu

«J’ai toujours voulu être agriculteur ! », lance Pierre Le Tutour. Une passion qu’il ne s’explique pas, n’étant pas lui-même issu du milieu agricole. Après un bac STAV obtenu en 2015, ce Breton de 26 ans originaire de Pontivy (Morbihan) se spécialise dans les productions végétales, via l’obtention d’un BTS puis d’une licence pro.

C’est au cours de ses études qu’il fait ses premières armes dans l’univers de l’appro-collecte. Il réalise plusieurs stages au sein du service Légumes de la coopérative Triskalia, où il contribue aux recherches variétales sur le pois ainsi qu’au développement de pratiques alternatives pour la réduction d’intrants dans le cadre du plan Écophyto. Embauché en 2019, il continue à s’intéresser aux pratiques de réduction d’intrants et participe au développement du pulvérisateur autonome Écorobotix.

En 2021, Triskalia fusionne avec d’aucy et donne naissance à un mastodonte : Eureden. Ne s’y retrouvant plus, Pierre Le Tutour quitte l’entreprise, à la recherche d’une « structure familiale à taille humaine, où tout le monde est sur un pied d’égalité ». Il postule ainsi chez GN Solutions, où il est recruté en janvier 2022 en qualité de TC grandes cultures. Un métier qui le passionne tout de suite. « C’est très complet : on va du suivi technique à la parcelle jusqu’à l’assolement, en passant par la facturation », précise-t-il. « Ultra-autonome », il fait le pont entre l’amont et l’aval et se forme en continu, notamment au niveau de la réglementation. Son métier lui permet aussi de travailler en équipe. « Les producteurs sont souvent à la recherche de diversification, je les envoie ainsi régulièrement vers mes collègues spécialisés en légumes et pommes de terre. »

Sa bonne connaissance du terrain, Pierre Le Tutour la doit à son expérience depuis près de dix ans, en tant que salarié d’une ferme de polyculture-élevage (135 ha, 3 000 porcs à l’engraissement). « J’y suis entré lors de mon premier stage au lycée pour ne plus en repartir », confie-t-il. C’est là-bas qu’il passe la majorité de son « temps libre », que ce soit pour le « travail au cochon » ou aux champs.

Cette occupation est précieuse pour son métier de TC. « Je comprends mieux les problématiques des producteurs, je vois comment se comportent les sols, j’apprends. » Des enseignements riches qu’il met ensuite à profit auprès de ses clients. « Accompagner les producteurs et répondre à leurs attentes, c’est la partie que je préfère. » Il se considère d’ailleurs comme un technicien et non un « vendeur de phytos ». « Le commerce passe par la technique, il faut bien connaître son métier pour conseiller au mieux. »

Contacté cette année par la FNA pour participer à des vidéos de présentation des métiers du négoce, le technicien n’a pas hésité à se prêter au jeu. Un goût de la transmission sûrement hérité de ses parents, deux professionnels de l’enseignement. « C’était sympa à faire, et puis ça permet de montrer que l’agriculture existe bien en France et que notre métier a de l’avenir ! »